Sur la façade de la chapelle de l’hôpital, rue Roullois, figure une plaque évoquant Maître Leclerc dont le legs permet la construction du bâtiment en souvenir de sa fille
. Le legs est destiné à l’érection d’un pavillon de phtysiologie pour soigner la tuberculose, infection dont souffrait la fille du notaire. Il était préconisé d’isoler les tuberculeux des autres malades et de la population pour les soigner et pendant leur convalescence tant qu’ils étaient réputés contagieux. Les antituberculeux ne sont disponibles qu’à partir de 1940 et le BCG [1] commence à être utiliser en 1921 mais ne se généralise qu’après la guerre, il est rendu obligatoire en 1950. Le pavillon Leclerc est construit en 1937 proche de la chapelle de l’hôpital civil du XIXe [2]
.
Le 9 juin 1944 l’hôpital est lourdement bombardé, aux cent dix victimes s’ajoutent des destructions importantes, la chapelle est partiellement détruite et sera rasée, le pavillon Leclerc est relativement préservé mais il a perdu son toit. Une salle de soin y est improvisée pour les blessés de l’hôpital et du quartier, mais sans abri par ce mois de juin pluvieux, c’est l’ensemble des services qui se réorganise au collège Sévigné avant de gagner à la rentrée l’hôpital provisoire dans les baraquements de la caserne Mayran
. Pendant ce provisoire qui va durer quatorze ans le pavillon Leclerc servira de lieu de réunion du conseil d’administration pour des séances sans doute houleuses [3].
Le nouvel hôpital, reconstruit sur le même site, commence à être utilisé en 1957 et est inauguré en 1958. Le pavillon Leclerc a été rénové ; la moitié sud est transformé en atelier et la moitié nord est devenue la chapelle du nouvel hôpital, la chapelle bombardée ne pouvait pas être réhabilitée et a été rasée. Ses fenêtres sont recouvertes
de vitrages [4] de Bernard Chardon, prêtre, artiste et bâtisseur, curé du Ham. Elle a abrité une des deux anciennes cloches de la chapelle jusqu’en 2019, elle est depuis dans le hall boulevard Paul Lintier [5].
La partie atelier est transformée en logements pour le personnel intérimaire dans les années quatre-vingt-dix.
Avec la restructuration immobilière, l’abandon du site Roullois pour les activités de soins et leur transferts sur la Baudrairie trois, cet espace sera réaménagé par la municipalité de Mayenne. Certaines constructions seront conservées, le pavillon Leclerc est destiné à être détruit. L’hôpital a inscrit dans le projet de construction de la Baudrairie trois un lieu spirituel et de célébration « multicultuel » [6].
Il s’est également engagé à conserver et à valoriser les vitrages de Bernard Chardon.