L’Hôtel Dieu dit du Saint Esprit : l’hôpital presque millénaire, héritier d’une infirmerie sur une redoute au pied du château en 1063, installé au bord de la Mayenne au bord de l’ancien pont Notre-Dame voie principale de la ville et chemin de pèlerinage, chemin Montais. Déclaré trop vétuste en 1820 il est transféré en 1849 dans l’hôpital nouvellement construit sur la ferme de La Roche Gandon acquise en 1821 au bord de la Nouvelle Traverse (rue Roullois) qui vient d’être construite. L’hôtel Dieu est démantelé et vendu aux enchères en 1849 pour permettre l’aménagement des quais de la Mayenne et sa canalisation. L’hôpital de la rue Roullois reprend le nom d’Hôtel Dieu pour quelques temps.
La Madeleine : en 1658 un couvent de bénédictines est fondé autour de la chapelle de la Madeleine, elles sont dotées du champ de foire de la Madeleine. Le couvent sert d’asile de femmes âgées et accueille et instruit des jeunes filles pauvres. Le monastère est fermé en 1775 mais les hospices civils arrivent à conserver le terrain de la Madeleine et obtiennent des lettres de patente pour ouvrir en 1782, malgré les oppositions des tisserands de la ville, l’Hôpital hospice de la Madeleine qui récupère Vincente la cloche du monastère. La fondation de cet hôpital est déjà réclamée en 1779 par les administrateurs des hospices car la création de cet établissement permettrait de soulager l’hôpital du Saint Esprit en servant de soins de suite. Cet hôpital hospice de la Madeleine porte le nom d’hôpital général jusqu’en 1858. Il est transféré rue Roullois en 1858 pour laisser la place à la construction de la gare et de la voie ferrée. La Madeleine, terrain en partie conservé par la municipalité, même si sa localisation a varié, reste le lieu du champ de foire et de la fête commerciale et foraine annuelle.
Les hospices civils ou commission des hospices : administration municipale des hôpitaux (qui, à Mayenne, ne sont pas des hôpitaux d’origine religieuse) qui gère le Saint Esprit, la Madeleine, le nouvel hôpital Roullois, la Roche Gandon avant qu’elle ne soit cédée au département.
L’hôpital Roullois : Moll, architecte également du palais de justice de Mayenne, construit en 1848 l’hôpital rue de la nouvelle traverse qui devient la rue Roullois, sur la propriété de la Roche Gandon achetée dans ce but en 1821 par la commission des hospices. Ce terrain est augmenté de petites propriétés dont une en bord de Mayenne donnée en 1848 pour permettre la construction de l’asile (hospice). La commission y a déjà installé un bâtiment en 1829 (architecte Delarue) accueillant quarante-trois aliénés. L’hôpital est une construction de quatre-vingts mètres de long à deux étages, il comprend cinquante-huit lits où sont transférés les malades du Saint Esprit en 1850. En 1858 deux autres constructions séparées accueillent le transfert de cent vingt vieillard et orphelins de La Madeleine, ces deux bâtiments continuent à être appelé la Madeleine. La cloche Vincente du couvent est installée dans la chapelle installée au premier étage de l’Hôtel-Dieu (1849) avant d’être placée dans la chapelle construite en 1883 par l’abbé Hardy. Cet hôpital Roullois et surtout les deux ailes de l’hospice sont détruits par le bombardement du 9 juin 1944 qui fait cent dix morts essentiellement dans les deux ailes de l’hospice.
L’hôpital général : appellation de l’hôpital de la Madeleine avant le transfert des hôpitaux de la Madeleine et du Saint-Esprit rue Roullois qui devient l’hôpital général. Il est aussi appelé l’hôpital civil depuis la construction de l’hôpital militaire en 1885 situé en contre-bas parallèlement à la rue (détruit en 1964).
Le Nouvel Hôpital : deux constructions parallèles inaugurées en 1902 les pavillons Paré et Pasteur dans le potager de l’asile ajoutent cent lits aux cinquante-huit existants et permettent de réorganiser la chirurgie. Ils sont détruits en 1990.
La Roche Gandon : la ferme de la Roche Gandon est achetée en 1821 par la ville sur la demande de la commission des hospices dans le but d’y installer l’hôpital en remplacement de celui du Saint-Esprit en ruine, à l’étroit et au milieu des miasmes du centre-ville. Bordée au sud par la route nationale de Paris à Brest elle s’étend du chemin de Ferrichard (le restaurant l’éveil des sens) au tracé de la Nouvelle Traverse (devenue rue Roullois). Dès son achat la commission propose au département ce terrain pour y établir un asile d’aliénés inexistant jusqu’alors. Devant le mauvais vouloir du département, d’après l’abbé Angot, la ville fait construire un premier asile d’aliéné de quarante-trois places en 1829. Il est cédé en 1831 au département qui s’engage à construire l’asile départemental, plans de M. Godefroy, puis achète finalement la Roche Gandon en 1854. L’asile d’aliénés ouvre en 1856 avec cent quatre-vingt-treize places, il fait six cents places au début du 20e siècle. Ce nom reste attaché à l’institution psychiatrique et sert encore à caractériser péjorativement dans le département une personne : « elle vient de la Roche Gandon » comme les parisiens pouvaient dire : « il vient de Charenton ». L’ancienne maison de la Roche Gandon située entre les deux hôpitaux abritait les archives de l’hôpital, elle est complètement détruite par le bombardement du 9 juin 1944.
L’asile d’aliénés de la Mayenne : l’hôpital psychiatrique est construit et organisé selon une logique carcérale qui persiste jusqu’aux années 1950. Il ne faut pas confondre l’asile d’aliénés et l’asile, hospice installé rue Roullois.
La maison de santé de la Mayenne : c’est un euphémisme retrouvé en légende sur certaines cartes postales anciennes et sur le registre du cimetière entre 1937 et 1956.
Le centre Psychothérapique dit CP : ce nom remplace les anciens termes à partir des années 1960, c’est la grande époque du développement de la psychothérapie institutionnelle.
L’Etablissement De Santé Mental dit EDSM : ce nom plus officiel persiste jusqu’au démantèlement de la psychiatrie départementale en France entre 1990 et 2000.
Le Centre Hospitalier Spécialisé dit CHS : ce nom, encore un euphémisme, n’est pas propre à la Mayenne, il remplace sur les registres du cimetière la mention C.P. à partir de 1982.
La Plaine : nom donné par le CHS au terrain au sud de la RN 12 où le docteur Fellion fait construire l’hôpital village entre 1961 et 1976. Sur ce terrain de la ferme de la Baudrairie étaient déjà construits le bâtiment Charcot édifié en 1902 pour les femmes et les enfants, la maternité départementale depuis 1896 à l’ouest du terrain et le cimetière sur un demi-hectare au sud. Cette appellation pose question, la plaine est un champ de la Roche Gandon à priori sur le côté nord de la nationale. Des recherches sont nécessaires pour le préciser. Un ancien responsable des services techniques du CHS émet l’hypothèse suivante : le site asilaire de La Roche Gandon est aussi appelé La Vallée en raison de sa topographie surplombant la rivière, de l’autre côté de la route, le terrain de la Baudrairie est plat. La direction du CHNM a choisi de conserver ce nom au secteur occupant l’ouest du terrain de la Baudrairie occupé par les constructions de la psychiatrie.
La Baudrairie : l’étymologie évoque une activité de tannage de courroie (baudrier) probablement sur le ruisseau de la Filousière. Cette ferme, comme celle de la Roche Gandon, appartenait à l’hôpital avant la révolution. Elle s’étend le long de la voie de chemin de fer du ruisseau de la Filousière à l’est au champ de foire (vélodrome) à l’ouest. L’hôpital, privé de ses biens confisqués et revendus par la nation, voit ses revenus chuter (surtout ceux venant des laveries sur la Mayenne) et ne peut conserver que seize lits. La ferme est rachetée en 1887 par le département mais elle était déjà affermée par l’asile pour le travail et la subsistance des aliénés, un cimetière d’un demi-hectare est installé le long de la voie ferrée en 1878. Un dortoir pour les patients travaillant à la ferme est aménagé jusque dans les années soixante. L’aménagement de l’hôpital village occasionne la destruction du pavillon Charcot, remplacé par le pavillon des spécialités et de la maternité départementale, remplacée par ce qui est aujourd’hui l’internat et l’EHPAD Carpe Diem. En 2000 le démantèlement de la psychiatrie départementale et l’intégration du secteur nord au CHNM réunissent les deux fonciers voisins. L’hôpital, à l’étroit sur le site Roullois, peut enfin se reconstruire : Baudrairie 1, proche de l’ancienne ferme, avec la chirurgie, la maternité et le service de soins continu ouvre en 2010 après la destruction de la ferme suivie en 2013 de Baudrairie 2 : imagerie, laboratoire, urgences et médecines. Bientôt c’est la Baudrairie 3 qui viendra à l’est des deux autres compléter le nouvel hôpital avec transfert de toutes les activités de soins du site Roullois vers la Baudrairie.
Les Jarriais : le nom de ce champ de la Baudrairie est donné au stade de sport, terrain de foot et tennis amenagé par les espaces verts, infirmiers et patients de l’hôpital psychiatrique dans les années soixante.
La Filousière : la ferme, contiguë à celle de la Baudrairie, est le siège des potagers et serres de la psychiatrie. Antérieurement ils étaient au bord de la Mayenne et proche de la maternité départementale. Une passerelle, à côté du cimetière, permet de franchir la voie de chemin de fer pour y accéder. Ces jardins deviennent le Centre d’Aide au Travail de la Madeleine puis ESAT de la Madeleine et intègrent l’Etablissement Publique Social et Médico-Social de Mayenne, l’EPSM la Filousière, structure départementale.
Le Centre Hospitalier du Nord Mayenne dit CHNM : ce nom est choisi par l’hôpital de Mayenne vers 1990 avec son logo et la devise Au service de votre santé, plus en adéquation avec sa place dans l’offre de soins de son territoire. Il est le fruit de nombreuses fusions ou associations. La maternité Saint Georges achetée en 1977, l’activité chirurgicale de la clinique de la providence intégrée en 2000, en 2001 le rattachement de la psychiatrie au CHNM complètent l’offre hospitalière unifiée sur le territoire avec le développement des coopérations et des filières de soins.